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De flammes et de sang

Summary:

Arthur Pendragon savait qu’un jour il allait se faire attraper alors quand il finit capturé et renvoyé au royaume de Logres, il s’attend au pire. Mais c’était sans compter sur les résistants qui l’aident à s’enfuir et réclament son retour. Alors qu’il est tiraillé entre les doutes et les remords, son voyage au cœur de l’île de Bretagne le conduit jusqu’au cœur d’une forêt de Carmélide où la résistance est menée par une personne dont il pensait tout connaître.

Notes:

Première fanfic longue de l'univers Kaamelott et premier écrit long depuis très longtemps. J'espère que ce AU vous plaira à tous. Je sors pas mal de ma zone de confort. Merci à Yumeka-Chan ma fantastique relectrice et alliée sur cette histoire.

Chapter 1: Le survivant

Chapter Text

« Vas-y toi, lança Jürgen en regardant son ami.

– Pourquoi moi ? S'offusqua Snofrid en fusillant du regard son comparse.

– Parce que c'est toi le chef.

– Depuis quand ?

– Depuis qu'Horsa l'a décidé et t'a choisi en premier.

– Ah ouais ? Et toi t'es le plus vieux tu n'as qu'à y aller.

– Tu as peur ? Poule mouillée.

– T'as qu'à y aller toi puisque t'as pas peur. »

Mais taisez-vous, pensa Harold la peur au ventre. Il entendait ses deux compères se disputer sans intervenir, sachant qu'il ne ferait pas le poids face à eux. Il était hors de question qu'il prononce le moindre mot. Sinon il serait envoyé direct en premier dans la forêt de Carmélide. Et il était hors de question qu'il entre en premier dans la forêt de Carmélide. La forêt de la folie comme on l'appelait dans tout le royaume.

Il avait entendu assez de choses à son sujet pour ne pas vouloir y entrer. Il n’avait d’ailleurs pas voulu participer à la mission au départ mais c’était soit ça soit une possible torture. Honnêtement, il préférait largement la seconde option mais ses « amis » l’avaient finalement convaincus en lui disant que tout irait bien.

Bien sûr que non. Tout n'irait pas bien. Tout le monde avait entendu les histoires sur cet endroit. Tout le monde sauf visiblement Jürgen et Snofrid. Ne savaient-ils pas tous les 2 qu'on ne plaisantait pas avec les superstitions et les légendes? Leurs mères ne leur avaient rien appris ? Ils continuaient à se disputer tandis qu'il fixait les arbres qui marquaient le début de ces lieux maudits. Il avait grandi non loin d'une forêt donc il connaissait très bien les arbres mais ceux-là...ils étaient différents. Leurs écorces étaient plus sombres que ce qu'il avait toujours vu, il avait l'impression de voir de la sève couler ici et là, une sève couleur sang et il avait cette drôle d'impression que des visages avaient été gravés à l'intérieur des troncs. Le visage de ceux qui y avaient péri. C'était un avertissement. Un mauvais présage. Regardez ceux qui avaient osé franchir cette frontière, semblaient-ils proclamer. Les rumeurs racontaient que leurs âmes torturées y résidaient encore à jamais et que de leur souffrance étaient nés ces visages dans l'écorce des arbres, pour prévenir les prochains.

Harold ne comprit pas ce qui s'était passé mais d'un coup il se retrouva les deux pieds en plein dans la forêt, la terreur le submergeant immédiatement. Sa respiration se stoppa net puis il entendit les rires de ses deux camarades et il sut. Les deux bougres l'avaient poussé et se moquaient de lui. Comment osaient-ils ? Pourquoi lui faisaient-ils ça ? Il aurait pu les tuer, les traiter de tous les noms avant de s'enfuir, si seulement son regard n'avait pas été attiré par quelque chose dans l'arbre. Il en était sûr. Il avait vu quelque chose bouger. Quelqu'un même.

« Et alors Harold. Tu as vu un fantôme ? Plaisanta Snofrid en le rejoignant.

– Peut-être celui de sa môman. Hein. Le petit fils a sa môman, lui lança Jürgen.

– Arrêtez de plaisanter. Cette forêt est maudite. Vous savez ce qu'on dit.

– Que tous ceux qui s'y aventurent n'en ressortent pas vivants ou alors complètement fou.

– Que c'est pour ça qu'on l'a surnommé la forêt des hallucinés ou la forêt des fous. Parce qu'elle rendrait foooouuu.

– Oh les esprits, chantonna Snofrid en dansant légèrement. Regardez on est là.

– Arrête ! Le supplia Harold.

De tous les Saxons avec lesquels il pouvait faire équipe, il se retrouvait avec les deux seuls qui semblaient ne pas être superstitieux. Pourquoi ? Pourquoi était-il devenu ami avec ces deux idiots.

– Oh mais de quoi tu as peur. Idiot va ! Lui rétorqua Jürgen. Allez avance sinon crois moi Horsa va te faire regretter même ta venue au monde. On a une mission je te rappelle. »

Oui, soit-disant retrouver le roi Arthur. Qui croyait encore que c'était leur mission ? Qui croyait encore qu'Horsa avait une quelconque envie de le retrouver ? Ne pas retrouver Arthur Pendragon voulait dire plus d'argent pour eux. Comment le roi Lancelot ne s'en rendait-il pas compte ?

Harold était toujours plongé dans ses pensées quand il fut entraîné par ses comparses à s'enfoncer un peu plus dans la forêt. Les ténèbres se firent plus imposantes, tant les arbres étonnamment feuillus pour la période, obstruait le passage des derniers rayons de soleil. Ils n'avaient avancé que de quelques mètres quand soudain l'obscurité tomba. Un violent coup de tonnerre résonna faisant trembler les feuilles, les arbres et le sol.

Mauvais présage, pensa immédiatement Harold remarquant alors les regards inquiets de ses deux camarades. Eux non plus n'en menaient pas large finalement.

Tous les trois ignoraient que ce mauvais présage s'adressait au roi Lancelot qui venait de provoquer la colère des Dieux. Ces derniers lui envoyaient un terrible message, celui de sa déchéance : le retour de son ennemi juré. Car, à plusieurs milliers de kilomètres de là, sur un petit bateau en pleine mer rouge, Alzaghar vit également la même obscurité et eut soudain un pressentiment. Un pressentiment qui le mettrait sur la route de l'un des fugitifs les plus recherchés de la planète. Mais ça, tout le monde l'apprendrait dans plusieurs semaines.

D'autres bruits et d'autres histoires seraient entendus avant la sienne dont celle d'Harold. Peu de temps après le coup de tonnerre, le jeune homme fit face à une vision d'horreur qui le hanterait pour toujours. Il ne se souvenait plus de comment ça avait démarré mais il savait qu'à un moment il s'était retrouvé au sol, son bras droit se mit à le brûler puis sa vision fut brouillée d'un rouge éclatant et ses oreilles d'un cri perçant. Celui de Snofrid.

Il ne cria pas longtemps. Son cri fut stoppé net par une flèche qui transperça sa gorge et le fit tomber raide mort, son corps à jamais perdu dans la forêt. Harold ne sût jamais comment il avait fait pour se relever et pour traverser ces lieux avec Jürgen mais tous les deux se retrouvèrent à l'extérieur...pour une courte durée.

Harold vit Jürgen lui passait devant, totalement couvert du sang de leur ami et du sien, son corps parsemé de multiples blessures des flèches qui l'avaient touché et par le symbole qui avait été marqué sur sa peau. Son ami s'enfuyait à toutes jambes quand il tressauta, une de ses cuisses venant d'être transpercée par une flèche, puis il tressauta à nouveau quand une flèche le toucha dans le dos et finalement il tomba quand une dernière flèche le traversa en plein dans la cage thoracique.

Alors que son ami venait de mourir sous ses yeux, Harold fit tout son possible pour continuer sa course, ignorant même la douleur de son bras où apparaissait la même marque que sur le corps de Jürgen. Marqué par la forêt. Il avait déjà vu ce signe sur l'un des survivants, signe qu'Horsa n'avait pas tardé à masquer d'une façon radicale. Il était encore tellement en état de choc d'avoir vu ses compagnons mourir si violemment qu'il ne remarqua pas qu'il n'avait été touché par aucune flèche, du moins pas mortellement. Seules quelques-unes l'avaient frôlé et l'avaient tout juste égratigné.

Et pour cause, il avait une mission. Il fallait toujours un survivant. Un survivant pour tout raconter.