Actions

Work Header

Les deux faces d’une même pièce finissent toujours par se lier

Summary:

Lorsque le vélo d’Apollo se fait voler, le jeune avocat n’a plus qu’un moyen de rentrer chez lui

Notes:

Cette histoire fait partie du challenge "Nuit de l'écriture" du Discord "Le Petit Salon d'Ecriture", dont les thèmes étaient :

- Je te suivrais où que tu ailles
- L’avenir est notre aventure
- C’est mon choix de vie
- S’intéresser au hobby de quelqu’un

Vous pouvez retrouver le lien du Discord ici : https://discord.gg/xDTAgDhv

(See the end of the work for more notes.)

Work Text:

« Tu n’as jamais fait de moto ? »

Demande Klavier à Apollo, un café à la main. Ils ont fini une affaire et profitent d’un petit moment de calme pour se prendre une boisson chaude. Chacun s’est pris un café et le jeune avocat s’est fait la remarque qu’ils buvaient la même boisson. Un détail un peu anodin à première vue, mais qu’il ne mentionne pas au hasard. Depuis que l’avocat a rencontré le procureur, il a l’impression qu’ils sont les deux faces d’une pièces. L’un est plus sage tandis que l’autre est plutôt du genre à vouloir faire du bruit. L’un est plus timide amoureusement parlant tandis que l’autre apprécie le regard des femmes sur lui. Sans parler de leurs professions respectives… Si on devait mettre une image sur la définition d’opposés, ce serait la leur. Et c’est d’ailleurs en remarquant qu’ils prenaient tous les deux un café qu’ils ont remarqué à quel point ils étaient différents. C’est au moment où Klavier lui parle de son passe-temps de conducteur de moto qu’il apprend ce que l’avocat pense de ce véhicule.

« Jamais fait.
- Allons monsieur Grand Front, il faut vivre un peu.
- Je vis très bien comme je vis !
- J’ai l’impression que t’es pas du genre à t’amuser.
- Je m’amuse très bien sans avoir à monter sur une moto.
- Les mots fléchés ne comptent pas là-dedans.
- Hé, c’est les mots croisés que j’aime faire ! »

Vu le regard du procureur, ces mots n’ont pas du tout joué en sa faveur… Pas surprenant que Trucy passe son temps à l’appeler « jeune boomer ».

« Plus sérieusement Grand Front…
- C’est Apollo mon nom !!
- Tu devrais vraiment essayer la moto.
- Je tiens trop à ma vie pour ça.
- Allez, où est ton sens de l’aventure ? Le vent dans les cheveux, la sensation d’air frais et de vitesse, l’impression d’être libre sur la route… Ne me dis pas que ça donne pas envie !
- Tu parles, mourir au moindre virage… Mon choix de vie me convient très bien.
- Ah ? Et quel est ce choix de vie ?
- Pas besoin d’une moto quand un vélo me suffit très bien pour me déplacer.
- Permets-moi d’en douter.
- Tu vas voir !! »

Voilà que l’avocat se dirige vers le parking à deux roues, plein d’aplomb. Klavier le suit avec une marche plus tranquille. Il sait déjà quel est son avis sur toute cette question. Ce n’est pas comme si Apollo pouvait changer ses certitudes en un claquement de doigts… Même si le blond a bien envie de le voir essayer. Qu’est-ce que le cycliste lui réserve, exactement ? Klavier cherche encore, parce que là il ne voit pas grand chose.

« Alors ?
- Je l’ai mis où… »

Hmm ? Le blond s’attendait à le voir monter sur son vélo et rouler à toute vitesse pour argumenter son opinion, comme il sait si bien le faire au tribunal. Mais là, il a plutôt l’air de chercher quelque chose…

« Il est où mon vélo ?
- Tu l’as perdu ?
- J’étais certain de l’avoir mis là… »

Ah, il semblerait qu’ils aient à mener l’enquête… Voilà que chacun cherche dans le parking des deux roues s’ils ne trouvent pas le vélo du brun. Le blond se demande à quoi il ressemble : est-ce que sa monture a une apparence similaire à son propriétaire ? Après tout sa moto est aussi classe que lui. Le vélo de celui qu’il appelle Grand Front… Klavier imagine un instant un vélo avec deux grandes mèches sur le guidon. La vision est amusante, mais il vaut mieux se concentrer sur le vélo perdu. Où peut-il bien être.

Hmm ? Ce truc par terre… Il n’y a pas de doute. C’est un cadenas de vélo… Mais il n’y a pas de vélo pour aller avec.

« Grand Front ?
- Je t’ai déjà dit que… »

Il allait lui demander si le cadenas abandonné était le sien. Mais vu l’expression qui se dessine sur son visage, il semblerait que la réponse soit déjà toute donnée.

« Mon vélo… »

Il cherche du regard, essayant de le trouver… Mais c’est officiel, la réponse est toute trouvée.

Apollo s’est fait voler son vélo.

« Sérieux… »

Soupire-t-il d’exaspération. C’est vraiment pas sa journée : le procès d’aujourd’hui s’est soldé par une victoire pour lui, mais il était éprouvant. Et avec le vélo volé en plus de tout ça… C’en est un peu trop pour le jeune homme qui aurait bien voulu rentrer chez lui et se reposer. La journée n’est pas encore terminée… Il réfléchit à ses options à voix haute. Son téléphone n’a plus de batterie. Il pourrait se rendre au poste, ce n’est pas bien loin. Mais c’est assez proche quand on a un moyen de transport… À pied, autant laisser tomber. Le bus qui mène au commissariat vient de passer sous leurs yeux quand ils sont sortis du tribunal. Il n’y a plus aucune option. À moins que…

« Je t’emmène au commissariat ? »

C’est vrai qu’il y a toujours l’option Klavier ! Une option qui le laisse sacrément perplexe. Monter sur une moto, lui ? Il met sa vie en jeu s’il fait une chose pareille ! Et en même temps, il n’a pas le choix. Il a beau y réfléchir, aucune option ne lui vient. Il réfléchit longuement, mais il sait qu’il ne lui reste rien. L’avenir qu’on lui réserve est une sorte d’aventure inconnue sur un véhicule tout aussi inconnu. Très peu pour lui ! Et en même temps…

« Ce casque va pas se mettre tout seul. »

Il est un peu curieux. Qu’est-ce qui rend la moto si passionnante pour un homme comme Klavier ? Apollo trouve cette activité juste dangereuse et inconsciente. Mais étrangement, c’est le hobby de Klavier. N’importe quel homme lui proposant de monter à moto aurait essuyé un refus. Mais un type aussi passionné et sûr de lui… Peut-être qu’il peut essayer. Et vu sa situation, il est obligé de le suivre où qu’il aille, s’il veut pouvoir se déplacer sans être en difficulté…

« Accroche-toi bien. »

C’est pas comme s’il avait le choix ! Qu’est-ce qu’il se passerait s’il ne s’accrochait pas correctement ? Il se tient comme il peut à l’arrière de la moto mais n’en reste pas moins surpris par la vitesse soudaine d’un coup. Entre ça et le bruit du moteur, la moindre entrée de Klavier quelque part se fait forcément entendre ! Impossible pour lui de se faire discret… Il sait comment capter l’attention et Apollo s’accroche comme il peut, craignant chaque fois un peu plus de tomber. La moto roule à toute vitesse et Klavier n’est pas près de ralentir…

Et malgré tout, ça commence à être agréable.

Apollo ne sait pas comment expliquer, mais la vitesse de celui devant finit par être supportable. Il s’y habitue et c’est pareil pour le bruit. Oh, il y a toujours un petit stress ça et là. Mais petit à petit le calme revient. Il n’a même pas besoin de se dire qu’il est Apollo Justice et que tout va bien. Non. C’est un message que Klavier lui-même arrive à transmettre. Pour être honnête, Apollo est plus dérangé par les nombreuses mèches blondes qui flottent sur son visage casqué que par la crainte d’une mauvaise chute. Et même les cheveux qui flottent au vent finissent par être agréables, à leur manière. Lui, il a les cheveux bien plus courts que le conducteur… Est-ce que ses cheveux flotteraient aussi bien, s’il ne mettait pas de casque ?

En parlant de casque, pourquoi est-ce que l’homme devant lui a deux casques dans son coffre ? Ok, il en a besoin d’un pour lui-même, mais le deuxième ? Ça doit être un casque de rechange, après tout il y a les initiales du blond dessus… À moins que ce soit pour ses éventuelles conquêtes, histoire qu’elles se souvienne qu’elles sont montées sur la moto du grand Klavier des Gavinners (cette phrase le met dans un certain air blasé rien que de se la prononcer dans la tête).

« Hé, pourquoi t’as deux casques ? »

Pas de réponse. Avec le bruit et la vitesse il ne l’a peut-être pas entendu…

« Hé Gavin, pourquoi t’as…
- Je t’ai entendu la première fois. »

S’il l’a entendu il pourrait lui répondre non mais… C’est ce que se dit Apollo avant de réaliser quelque chose très vite.

Ce ne sont pas les initiales de Klavier sur le casque.

Ce sont celles de Kristoff.

Son frère aîné, qu’Apollo a envoyé en prison. Et il n’est pas le seul proche de Klavier qu’il a envoyé en prison, même. Le blond a toujours fait le fier, toujours avec ses grands airs… Mais comment est-ce qu’il se sent face à tout ça ? Comment est-ce qu’il vit le fait que ses proches soient des criminels ? Le blond est pas du genre à faire entendre ses ressentis.

« Apollo ? »

Il ne relève pas de suite le fait que le blond l’ait appelé par son prénom.

Sans doute parce que celui qui conduit doit être perturbé par les bras qui entourent d’un coup sa taille.

Notes:

Mon premier Klapollo ! J’ai pas mal hésité à écrire sur ce ship, vu que j’ai pas encore fini la trilogie d’Apollo. Mais au final j’aime bien l’idée que j’ai eu !